La pertinence du plaidoyer en faveur des droits de la femme et des diversités de genres dans le cadre du système international des droits humains n’est plus à démontrer. Notamment, pour lutter contre les pratiques néfastes concernant les inégalités sociales, politiques et économiques qui touchent plus particulièrement les femmes.
Les mutilations génitales féminines (MGF) est l’une des pratiques néfastes demeurant une violation grave des droits humains et une pratique préjudiciable à la santé et au bien-être des femmes et des filles. Bien que des progrès aient été réalisés dans la lutte contre les MGF, elles persistent encore dans de nombreux pays.
Les mutilations génitales féminines (MGF) demeurent un sujet préoccupant dans la région MENA. Selon les recherches et les données disponibles, il est évident que les MGF sont pratiqués dans plusieurs pays de la région. Elles se présentent sous différentes formes, allant de l’excision clitoridienne à l’infibulation. La prévalence des MGF varie d’un pays à l’autre, mais des enquêtes révèlent une prévalence élevée dans des pays tels que l’Égypte, le Soudan et l’Érythrée. Les conséquences physiques et psychologiques des MGF sont graves et peuvent inclure des problèmes de santé à court terme et à long terme, tels que des infections, des douleurs chroniques et des complications lors de l’accouchement. Il est essentiel de comprendre et de documenter l’étendue de ce problème dans la région afin de mettre en place des stratégies efficaces pour éliminer les MGF.
La situation des mutilations génitales féminines chez les migrants au Maroc n’est pas connue. Une seule étude à notre connaissance a montré que parmi les migrantes recrutéEs 30% de ces migrantes ont eu une mutilation génitale (Acharaii et al, 2023). Nous savons très bien qu’n profil commun parmi les migrantes concernées est celui de jeunes filles âgées entre 5 et 15 ans, originaires de pays où les mutilations génitales féminines sont largement pratiquées. Ces migrantes sont souvent victimes de pressions sociales et culturelles, ainsi que de croyances erronées sur la féminité et la sexualité. Les facteurs derisque comprennent également les mariages précoces et forcés, ainsi que la faible éducation et l’isolement social. Malheureusement, l’accès aux soins et au soutien pour les migrants victimes de mutilations génitales féminines est limité. Les services de santé et de soutien adaptés à leurs besoins spécifiques sont insuffisants et ils rencontrent souvent des obstacles linguistiques et culturels. En effet, il est important d’explorer l’état des lieux de ce phénomène au Maroc, Identifier les facteurs de risque et de protection associés aux MGF au Maroc, en mettant en évidence les déterminants sociaux, culturels afin de renforcer l’accès à des services de santé sensibles à la migration et à la violence basée sur le genre, afin de garantir le soutien et la guérison des victimes de mutilations génitales féminines parmi les migrantes au Maroc.
Dans ce sens, cette consultation vise à mieux comprendre la situation des MGF au Maroc, en identifiant les facteurs de risque, les interventions efficaces, et les défis à relever pour les éliminer.