Réalisation d’une étude sur les conditions de travail des femmes : travailleuses domestiques et agentes de d’entretien et de nettoyage au Maroc

Oxfam est une organisation globale qui mobilise le pouvoir citoyen dans le cadre d’un réseau mondial d’influence. Nous sommes une confédération de 20 organisations qui lutte dans plus de 90 pays contre l’injustice, la pauvreté et les inégalités et qui travaille sur les causes des problèmes, à travers la mise en œuvre de son triple mandat de développement, d’action humanitaire et de plaidoyer, en fonction des contextes d’intervention.

Oxfam travaille au Maroc depuis près de 30 ans pour contribuer à accroître la participation citoyenne en faveur de la réduction des inégalités, en partenariat avec des organisations de la société civile marocaine.

Oxfam aspire à un secteur privé Marocain socialement responsable et qui contribue à la réduction des inégalités et de la pauvreté au sein du pays, et ce au travers de l’accès à l’emploi des jeunes femmes et hommes dans des conditions de travail dignes et décentes.

La stratégie vis-à-vis du secteur privé sur la question des conditions de travail décentes s’articule autour de deux axes principaux :

 D’une part s’assurer du respect du code travail par toutes les entreprises marocaines ou étrangères implantées au Maroc. Il s’agit dans ce cas des conditions de travail de base.
 D’autre part de promouvoir l’amélioration des conditions de travail, dans un souci de se conformer aux conventions internationales et au respect du droit à une réelle protection sociale afin d’encadrer les dispositions du code du travail qui pourraient mener à des formes d’abus, volontaires ou non.

Contexte général

Selon l’OIT, il existerait 67 millions de travailleurs domestiques dans le monde, dont 80% sont des femmes, et 17% sont des travailleurs migrants. Dans de nombreux pays, le travail domestique a historiquement été alimenté par les disparités économiques, justifiant que des groupes raciaux plus pauvres effectuaient des services ménagers chez des groupes plus
aisés.

Le travail domestique est non seulement une source de revenu importante pour les femmes pauvres, mais contribue également considérablement à la croissance économique. En effet, après la généralisation de l’accès à l’éducation, les femmes ont réussi à accéder au marché du travail rémunéré et occuper un emploi à l’extérieur du foyer familial en transférant la responsabilité du travail domestique à d’autres femmes appartenant à des groupes
défavorisés, pauvres ou migrantes.

Malgré sa contribution importante au fonctionnement des ménages et donc à l’économie nationale, le travail domestique reste caractérisé par un important taux d’informalité et des déficits sérieux dans les conditions de travail dignes et décentes : des heures de travail longues, des salaires bas, un taux de syndicalisation faible. Ces conditions de travail ont bien entendu des conséquences graves sur leur santé mais contribuent également à perpétuer des
stéréotypes dégradants enracinés dans la société autour de cette main d’œuvre majoritairement féminine.

Au Maroc, malgré les efforts des garanties fondamentales avancées par la loi 19-12 sur le travail domestique, des zones d’ombre persistent quant à l’inspection du travail, ou encore aux mesures d’application de la loi ou à la protection sociale.

Dans le cadre de son programme Justice Economique et de Genre, Oxfam lance un appel à consultation pour la réalisation d’une étude sur les conditions de travail des travailleuses domestiques et agentes de d’entretien et de nettoyage au Maroc. Cette étude s’étend sur le champ national, mais se focalisera sur les régions de Rabat-Kénitra,
Tanger-Tétouan Al Hoceima et Marrakech-Safi.