Le programme conjoint de suivi (Joint Monitoring Program/JMP) de l’OMS/UNICEF est l’organisme mandaté par les Nations Unies pour suivre l’évolution des secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène au niveau mondial.
Chaque année, ce programme publie un rapport sur la situation mondiale de ces secteurs pour permettre aux institutions internationales et aux pays d’être informés sur les lacunes et les domaines à améliorer.
Depuis quelques années, le JMP accorde une importance particulière aux établissements sanitaires et scolaires dans ses évaluations ; et ce du fait des grandes lacunes constatées pour ce type d’établissements.
Pour les établissements de santé, l’OMS avait adopté en 2019 la résolution WHA72.7 par laquelle les pays ont été invités à ‘’mener des évaluations complètes, en fonction du contexte national et selon qu’il conviendra, afin de quantifier la disponibilité, la qualité et les besoins concernant les services WASH (en anglais : Water, Sanitation and Hygiene) dans les établissements de santé, et évaluer la situation en matière de lutte contre les infections, en utilisant les protocoles ou les outils régionaux ou mondiaux existants et en collaboration avec l’initiative mondiale visant à améliorer les services WASH dans les établissements de santé ».
Une année après l’adoption de cette résolution par l’OMS, le JMP avait publié un rapport dédié à la situation des services eau, assainissement et hygiène dans les établissements de santé qu’il a intitulé ‘’Rapport d’avancement mondial du WASH dans les établissements sanitaires – les principes fondamentaux d’abord’’.
Ce rapport a mis en relief plusieurs résultats démontrant les lacunes suivantes :
- Un tiers des établissements sanitaires n’ont pas ce qu’il faut pour se laver les mains où les soins sont fournis;
- Un établissement sur 4 n’a pas de services d’approvisionnement en eau de base,
- Un sur 10 n’a pas de services d’assainissement et
- Un établissement sur 3 ne trie pas les déchets en toute sécurité.
Ce rapport a également souligné la rareté et l’incomplétude des données sur WASH, en particulier au niveau de la Région de la Méditerranée Orientale (EMR en anglais) où 8 pays seulement parmi les 22 pays de cette région en disposent.
A part une évaluation réalisée récemment au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra, le Maroc ne dispose pas de données complètes et actualisés sur la situation WASH dans les établissements de santé. De plus, la pandémie de COVID 19 a mis en lumière le besoin d’avoir un état des lieux précis dans ce domaine afin d’identifier les besoins des établissements de santé en matière de WASH et développer un plan d’amélioration afin de garantir la qualité des soins et la sécurité sanitaire des prestataires de santé et des patients.
S’inscrivant dans cette dynamique, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale, à travers la Direction de l’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies (DELM), a programmé de lancer une évaluation portant sur la situation des services eau, assainissement, hygiène, y compris la propreté et la gestion des déchets médico-pharmaceutiques, dans les établissements de soins de santé au niveau national.
Les établissements de santé ciblés par cette évaluation seront prioritairement les centres de soins de santé primaire (urbain et ruraux, publiques et privés) suivi par les hôpitaux puis les centres d’hémodialyse.