Les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent un problème de santé publique dans le monde. En raison de leur mode de transmission qui ne connait pas les frontières géographiques, l’OMS a élaboré une stratégie mondiale de lutte contre les IST pour la période 2016- 2021 avec une vision d’élimination de ces infections comme problème de santé publique. La première orientation de cette stratégie est en lien avec le système d’information et de surveillance des IST.
Au Maroc, l’approche syndromique de prise en charge des IST a été adoptée dès 1998 et généralisée dans l’ensemble des ESSB durant l’année 2000. Depuis, la surveillance des IST est basée sur un système de notification des cas par syndrome, et sur la base d’études nationales de prévalence des IST et de résistance des germes aux antimicrobiens. Ces études constituent la base de la définition des syndromes d’IST et de l’élaboration et la révision des algorithmes de prise en charge et des protocoles thérapeutiques adoptés.
Or, par manque de financement spécifique, très peu d’étude de prévalence des germes parmi les patients qui présentent des syndromes IST ont été menées depuis 2013, date à partir de laquelle, la surveillance des IST est basée uniquement sur le système de notification. L’incidence des IST au Maroc reste élevée, avec plus de 450 000 nouveaux cas notifiés chaque année au niveau des établissements de soins de santé primaires (ESSP) et des ONG partenaires.
La notification syndromique des IST, d’abord basée sur un formulaire en papier, puis depuis 2018, intégrée dans l’application SMI-PF développée par la Direction de la Planification et des Ressources Financières (DPRF) et la Direction de la Population (DP), dans le cadre de l’intégration des indicateurs de la santé reproductive dans le système national de l’information sanitaire (SNIS), souffre de plusieurs dysfonctionnements (sous-notification, qualité, fiabilité des données …). L’ampleur de ces problèmes et le degré de leur impact sur la qualité des données n’a jamais été évalué.
A cet effet, la Direction de l’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies (DELM) avec l’appui du Fonds mondial et de l’ONUSIDA prévoit de mener une consultation pour évaluer le système de notification syndromique des IST.