Depuis l’adhésion du Maroc à la décennie de l’éducation pour les droits humains, plusieurs réformes juridiques et institutionnelles se sont succédées pour l’effectivité de l’égalité de genre dans le système éducatif. Ces réformes ont été renforcées par la constitution de 2011 qui appelle à bannir et à combattre toutes les formes de discrimination et réaffirme le droit fondamental de tous les citoyens et citoyennes à une éducation de qualité.
Si la politique éducative a réalisé des avancées en termes d’accès des filles à l’éducation, de nombreux défis restent à relever. Les préjugés et stéréotypes sexistes sont encore largement véhiculés par les différents intervenants et acteurs pédagogiques dans les espaces scolaires d’éducation et de formation. Ils sont véhiculés par le biais du langage, des comportements, de la transmission d’idéologies et de convictions personnelles discriminantes. Ces préjugés et stéréotypes sexistes continuent toujours à influencer le comportement des élèves, des enseignant-e-s et de l’administration. Face à cela, la politique éducative n’use pas suffisamment de ses moyens pour contrecarrer les discriminations de genre, ce qui renforce l’idéologie patriarcale et reproduit la violence à l’égard des femmes.
Le contexte actuel pour l’éducation nationale est aussi marqué par la mise en place en février 2024 de la Commission Permanente chargée du renouvellement et de l’adaptation des curricula, programmes et formations, ce qui constituera un nouveau cadre référentiel pour la refonte des programmes scolaires.
Dans le cadre de son plaidoyer pour une école qui éduque les garçons et les filles, dans le respect des droits humains et le principe de l’égalité des sexes, l’ADFM a mené depuis juin 2022 l’initiative citoyenne “Pour l’école de l’égalité”. Cette initiative a été soutenue par des centaines d’associations féministes, de droits humains et de développement ainsi que par les syndicats de l’enseignement, les organismes représentant les inspecteur-trice-s pédagogiques, les associations de professeur.es de diverses disciplines ainsi que les fédérations des associations de parents d’élèves. Elle a également bénéficié d’un soutien particulier des anciens ministres de l’éducation nationale de 1988 à 2021.
Une dynamique « Ecole de l’égalité », composée d’intervenant-e-s dans le domaine de l’éducation, des droits humains et des médias, a été mise en place. Elle lance actuellement une étude analytique sur les stéréotypes dans la vie scolaire. L’action que nous envisageons ici est de collecter dans un recueil les préjugés et stéréotypes sexistes qui sont véhiculés dans les lycées, sur la base de débats et d’actions de sensibilisation avec les jeunes, les enseignant-e-s et le personnel administratif. Ce recueil renforcera notre argumentaire car, partant du concret, il ferait réagir les parties prenantes directes qui sont responsables des réformes du système.
Objectifs et résultats attendus de la prestation
Objectif global
Disposer d’un recueil des stéréotypes sexistes véhiculés dans les lycées pour renforcer notre plaidoyer relatif à l’intégration de la culture de l’égalité dans les politiques, programmes et pratiques de la vie scolaire.
Objectifs spécifiques
- Disposer de l’information requise sur la perception en matière d’égalité de genre, des élèves, des enseignant-e-s et du personnel administratif,
- Identifier les comportements, préjugés et stéréotypes sexistes qui sont toujours véhiculés dans les lycées.
- Sensibiliser les jeunes, les enseignant-e-s et les représentant-e-s de l’administration sur les préjugés et les stéréotypes sexistes véhiculés dans leur système scolaire.
- Disposer d’éléments tirés du terrain pour renforcer notre argumentaire pour l’intégration de la culture de l’égalité dans les politiques, programmes et pratiques de la vie scolaire.
Résultats attendus
- Au terme de cette consultation, la dynamique « Pour une école de l’égalité » disposera :
- d’une perception exhaustive et claire des élèves, des enseignant-e-s et du personnel administratif sur l’égalité de genre ainsi que des comportements, préjugés et stéréotypes sexistes qui sont toujours véhiculés dans les lycées.
- d’éléments pour renforcer son plaidoyer pour l’intégration de la culture de l’égalité dans les politiques, programmes et pratiques de la vie scolaire.
- Des jeunes, des enseignant-e-s et des représentant-e-s de l’administration seront informés sur la discrimination de genre, les préjugés et les stéréotypes sexistes véhiculés dans le système scolaire.