En marge des travaux de la 26e édition de la Conférence des Parties des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP26) qui se tient à Glasgow, l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), a tenu un side-event le 10 novembre 2021, pour présenter les résultats de l’enquête réalisée par l’UCESA, en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), auprès de 8.197 personnes appartenant à 16 pays du continent sur la perception des citoyen(ne)s africain(e)s des effets du changement climatique.
Les résultats de cette enquête, présentés par Ahmed Réda Chami, Président de l’UCESA et du CESE du Maroc, reflètent le niveau de préoccupation élevé à l’égard du changement climatique. En effet, 60% des répondants ont manifesté leurs préoccupations quant à ce phénomène s’aggravant, par ailleurs, de jour en jour pour la majorité et ressenti dans la vie courante avec 70% des répondants qui déclarent déjà subir leurs conséquences là où ils résident où ils travaillent.
A l’échelle du continent, l’enjeu lié au changement climatique est perçu essentiellement sur le plan national avec 60% des répondants estimant que leur pays est autant- voire plus – exposé que les autres nations africaines et infranational avec 61% qui se considèrent autant voire plus exposés que leurs concitoyens.
En outre, les résultats de cette enquête indiquent un sentiment d’injustice climatique qui se manifeste avec l’idée d’être davantage exposé aux évènements climatiques extrêmes (73%), aux maladies (68%), à la dégradation de l’environnement (68%) ainsi que la menace des moyens de subsistance (67%).
S’agissant des responsabilités, une certaine pondération semble se profiler dans les réponses tant au niveau des causes que sur le plan des actions à venir. Ainsi, s’ils sont nombreux à imputer la responsabilité aux grandes économies polluantes qui exploitent les richesses naturelles du Continent, les répondants reconnaissent, toutefois, la part de responsabilité de l’Afrique notamment en termes de choix des cultures de rente, de déforestation, d’urbanisation mal contrôlée et d’incivilités des populations.
De surcroît, et en dépit de l’insatisfaction affichée chez 54% des personnes interrogées par rapport aux actions menées par les pouvoirs publics, ces derniers conservent la confiance de 63% d’entre elles qui les placent en tête des acteurs les plus efficaces à l’avenir, suivis de l’engagement citoyen (53%), puis des actions des ONG et associations (43%).
A la lumière des réponses collectées, il y a lieu de souligner la forte attente pour une solution africaine à même de réussir la transition climatique sur le continent. Pour cela, gouvernements, scientifiques et citoyen(ne)s sont appelés à renforcer leur synergie pour trouver des solutions efficientes et les mettre en œuvre sur le terrain. Parmi les principales mesures retenues par les enquêtés :
- Changement des comportements individuels quotidiens (76%) ;
- Volonté politique et moyens pour développer les transports en commun (74%) ;
- Taxation des entreprises polluantes (70%)
- Mise en place d’un fonds commun de lutte et de sensibilisation (50%)
- Echange d’expertise entre pays (46%)