Journée internationale de la langue maternelle : Unesco appelle au multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et la société

Proclamée pour la première fois en novembre 1999, la Journée internationale de la langue maternelle vise à attirer l’attention sur les questions linguistiques, mais aussi à mobiliser les différents acteurs pour appuyer la mise en œuvre de stratégies et politiques en faveur de la diversité linguistique et du multilinguisme dans toutes les régions du monde.

Le monde entier célèbre ce dimanche 21 février la 22e Journée internationale de la langue maternelle sur le thème «Promouvoir le multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et la société». Cette journée, qui vise à promouvoir la diversité linguistique et culturelle et le multilinguisme, sera célébrée cette année alors que le monde est confronté à une perturbation sans précédent du système éducatif due à la Covid-19. D’après l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), la pandémie a engendré de nouvelles inégalités, la marginalisation et l’exclusion. «La célébration de la Journée internationale de la langue maternelle de l’Unesco appelle les décideurs politiques, les éducateurs et les enseignants, les parents et les familles à s’engager davantage en faveur de l’inclusion dans l’éducation et la société pour faire progresser la reprise de l’éducation en cette période de Covid-19. Elle contribue également à l’engagement de Cali 2019 envers l’équité et l’inclusion dans l’éducation et à la Décennie internationale des langues autochtones des Nations unies 2022-2032», indique l’organisation onusienne. Et d’ajouter : «Les langues et le multilinguisme peuvent faire progresser l’inclusion et atteindre les objectifs de développement durable dont le principe est de ne laisser personne de côté. L’Unesco estime que l’éducation, fondée sur la première langue ou la langue maternelle, doit commencer dès la petite enfance, car la protection et l’éducation de la petite enfance est le fondement de l’apprentissage».

À cette occasion, l’Unesco a organisé un webinaire où les différents intervenants ont débattu autour des moyens de repenser les politiques et les pratiques d’inclusion dans l’enseignement et l’apprentissage dans des contextes multilingues et ont appelé à renforcer l’inclusion dans l’Éducation et la protection de la petite enfance (EPPE), le fondement de l’apprentissage, à travers le multilinguisme y compris la langue des signes. «Cette rencontre vise à renforcer l’inclusion dans l’éducation par des politiques et des pratiques intégrant le multilinguisme dans l’enseignement et l’apprentissage et à promouvoir une éducation et protection de la petite enfance complète et inclusive où tous les enfants vivent et apprennent ensemble grâce au multilinguisme. Elle a également pour objectif de contribuer au développement d’une société inclusive et durable à travers le multilinguisme», a souligné l’Unesco.

Plus de 43% des langues parlées dans le monde menacées de disparition

Par ailleurs, l’Organisation a rappelé qu’aujourd’hui, le monde prend de plus en plus conscience que les langues jouent un rôle déterminant dans le développement, qu’il s’agisse de promouvoir la diversité culturelle et le dialogue interculturel, de renforcer la coopération ou d’offrir à tous une éducation de qualité et construire des sociétés du savoir intégratrices. Les langues jouent également un rôle important dans la préservation du patrimoine culturel et la mobilisation de la volonté politique pour appliquer les acquis des sciences et technologies au développement durable.

«Les langues, avec leurs implications complexes d’identité, de communication, d’intégration sociale, d’éducation et de développement, revêtent une importance stratégique pour les peuples et pour la planète. Du fait des processus de mondialisation, elles se trouvent désormais de plus en plus menacées, voire disparaissent complètement. Or, lorsque les langues s’éteignent, la diversité culturelle, qui fait la richesse de l’humanité, s’estompe aussi. Avec les langues en effet, ce sont aussi des perspectives, des traditions, une mémoire collective et des modes uniques de pensée et d’expression qui se perdent», indique l’Unesco, précisant que plus de 43% des 6.700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition.

«Seules plusieurs centaines de langues sont véritablement valorisées dans le système éducatif et dans le domaine public, et moins d’une centaine sont utilisées dans le monde numérique. Cela signifie que toutes les deux semaines, une langue disparaît pour toujours, emportant avec elle tout un patrimoine culturel et intellectuel. Étant donné que chaque langue est aussi le reflet d’une culture, les langues locales, en particulier les langues des minorités et des peuples autochtones, jouent un rôle primordial dans la préservation de notre riche diversité culturelle mondiale. Elles permettent en effet la transmission de la culture, des valeurs et du savoir traditionnel, ainsi que la promotion d’avenirs durables. Enfin, les sociétés multiculturelles existent à travers leurs langues et il est donc impératif de redoubler d’efforts pour préserver la diversité linguistique», a appelé l’Unesco.

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