Le Centre pour la liberté des médias (CMF) a lancé un appel aux institutions concernées pour la programmation de consultations avec la société civile marocaine sur les radios associatives, afin de leur reconnaitre «la place qu’elles méritent dans le paysage médiatique de notre pays». L’appel a été lancé, lundi 15 novembre, au ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, à la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, Latifa Akharbach, et au président de la commission parlementaire de l’enseignement, la culture te la communication, Addi Charji, à l’occasion de la Journée nationale de la communication et de l’information.
«Cette reconnaissance doit passer nécessairement par un amendement de la loi n° 77-03 relative à la communication audiovisuelle (03 février 2005), amendée et complétée par la loi n°66.16 (du 25 aout 2016) et la loi n°16.18 (du 26 juillet 2021)», a indiqué un communiqué du CMF. Ce dernier a indiqué que le Maroc était considéré comme «l’un des derniers pays qui ne reconnaît pas les radios associatives, bien que de nombreuses institutions internationales des Nations unies leur accordent une place importante dans le processus de démocratisation de l’espace médiatique des nations et dans la réalisation du droit à la liberté d’expression de diverses populations, surtout au niveau des communautés locales».
«Au Maroc, les radios associatives en ligne se sont développées depuis 2012. Elles sont actuellement plus d’une dizaine qui ont atteints une mission d’intérêt général grâce à leurs programmes qui reflètent un haut niveau de maturité au niveau de la maitrise de la technologie, des choix des sujets et des groupes sociaux ciblés qui ont besoin de s’exprimer, comme les jeunes et les femmes», a rappelé la même source.
Selon le centre également, «les arguments avancés par ceux qui bloquent le débat public sur la reconnaissance juridique des radios associatives se sont révélés faux», puisque «les radios associatives ne sont pas un danger pour la sécurité nationale, comme l’ont prétendu certains». Elles ont «animé des programmes pour les jeunes contre les dangers la violence radicale et le discours de la haine. Elles ne sont pas non plus gérées par des amateurs non qualifiés, mais par des jeunes qui ont acquis des formations professionnelles qui égalent celles des radios publiques et privées», a soutenu le CMF.
Dans ce sens, l’instance a estimé que la position de la Haute autorité de la Haute autorité de la communication de l’audiovisuelle (HACA) était «incompréhensible». «Elle sait que tous ces partenaires en Afrique, Europe et Amérique du Sud reconnaissent ces radios et leur apportent assistance financière et logistique, malgré cela elle continue à ne pas user des prérogatives de son Conseil supérieur» afin de faire des propositions ou des recommandations au gouvernement concernant des modifications de nature législative ou règlementaire, a déploré le centre.