« La date limite de réception des candidatures est prolongée au 14 juillet« .
Contexte et justification de l’étude Le contexte du projet : La mobilité en Afrique de l’Ouest et du Nord représente autant de défis à relever que d’opportunités à saisir. La capacité des pays africains à améliorer et opérationnaliser ses cadres de protection ainsi que les opportunités économiques, sociales et éducatives offertes à sa jeunesse demeure l’un des grands enjeux pour l’avenir des migrations africaines. Cette jeunesse peut représenter un effet levier important mais aussi un facteur de déstabilisation. La volonté et les moyens mis en œuvre par les Etats africains et leurs partenaires pour répondre aux besoins des nouvelles générations, transmettre aux jeunes des compétences adéquates, donner accès à des emplois de qualité et ceci dans un environnement protecteur seront déterminants (Helvetas document régional migration Afrique de l’Ouest).
Les enjeux : La recherche de meilleures opportunités de vie et un emploi décent constituant l’une des motivations principales du départ des jeunes sur les routes migratoires, la nécessité de disposer de compétences à la fois préparant aux défis rencontrés en mobilité mais aussi orientées vers les besoins du marché de travail deviennent des enjeux majeurs dans leur lieux d’origine, de transit ou de destination finale.
Le projet « Enfants et jeunes sur les routes migratoires d’Afrique de l’Ouest et du Nord » (projet EJM) vise à renforcer durablement les systèmes nationaux et régionaux de protection, d’éducation et d’intégration socio-économique, tout en facilitant l’accès des enfants et des jeunes en mobilité aux services proposés par ces systèmes (y compris l’intégration économique à partir de l’âge de 18 ans). La première phase du projet (2022 – 2025) intervient dans cinq pays pilotes (Guinée, Mali, Maroc, Niger et Tunisie) et au niveau régional.
Au Maroc, de nombreux jeunes en mobilité, qu’ils soient en situation de transit, en recherche de stabilisation ou en voie d’intégration, aspirent à accéder à des opportunités d’insertion socio- économique. Cependant, leur accès effectif au marché du travail reste souvent restreint, en particulier pour ceux dont la situation administrative est irrégulière ou en attente de régularisation (renouvellement, changement de statut, procédures inabouties). Les obstacles sont nombreux : méconnaissance des procédures, difficultés à obtenir un titre de séjour autorisant le travail, exigences administratives complexes ou dissuasives, et absence de mécanismes d’accompagnement adaptés à leur réalité.
Ces jeunes disposent pourtant de compétences et d’expériences, formelles ou informelles, acquises dans leur pays d’origine, en mobilité ou au Maroc. Nombre d’entre eux expriment un intérêt réel pour la formation professionnelle, l’apprentissage ou le travail indépendant, dès lors que ces options sont accessibles, stables et compatibles avec leur projet de vie. L’accès au travail peut jouer un rôle structurant pour ces jeunes : il favorise leur intégration locale, stabilise leur situation résidentielle, renforce leur protection et peut, dans certains cas, faciliter l’ouverture de droits ou de voies de régularisation.
Dans ce contexte, il est essentiel d’analyser les barrières systémiques et les leviers d’accès à l’insertion économique, tout en tenant compte des facteurs intersectionnels (genre, statut familial, orientation sexuelle, handicap, etc.) qui influencent leur parcours. Les jeunes femmes, en particulier, sont exposées à des discriminations spécifiques, à des risques accrus de violence basée sur le genre et à des inégalités d’accès à l’information, à la formation et à l’emploi.
Parallèlement, le contexte économique marocain reste marqué par des déséquilibres structurels. Bien que certains secteurs soient en demande de main-d’œuvre – notamment le BTP, l’agriculture, l’industrie textile, la restauration ou les services à la personne – l’accès à l’emploi formel reste difficile, y compris pour les jeunes marocain·es. Le taux élevé de jeunes NEET (ni en emploi, ni en formation, ni en éducation) illustre ces défis. Malgré les efforts engagés (réforme de la formation professionnelle, création des Cités des Métiers et des Compétences, investissements dans les secteurs industriels ou dans les métiers de la santé), l’insertion des jeunes reste un défi majeur dans un marché du travail souvent saturé, informel et peu protecteur.
Les opportunités identifiées pour les jeunes en mobilité se concentrent souvent dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre mais à haut risque d’exploitation, comme le BTP, l’agriculture ou certaines formes d’emploi domestique ou artisanal. Dans ces contextes, la question de la protection – juridique, sociale et individuelle – est cruciale. Il est donc nécessaire de comprendre non seulement les dynamiques du marché de l’emploi, mais aussi les dispositifs existants ou à renforcer pour garantir un accès équitable, digne et sécurisé à des formes d’insertion adaptées.
C’est dans cette perspective qu’une étude de terrain est envisagée, afin de mieux comprendre les profils, les aspirations et les contraintes des jeunes en mobilité au Maroc, mais aussi de documenter les réalités du marché de l’emploi et de formuler des recommandations en matière de politiques publiques, de partenariats et de plaidoyer.