Bien que l’incidence et la mortalité estimées de la tuberculose au Maroc soient en constante diminution depuis plus de trente ans, la tendance à la baisse reste en-deçà des ambitions du pays, en raison de l’interférence d’un certain nombre de déterminants sociaux, économiques et environnementaux dans l’éclosion, la transmission et la propagation de la maladie. La tuberculose est, en effet, une maladie sociale qui se manifeste, la plupart du temps, dans les communautés défavorisées et chez les individus désocialisés.
Fortement liée à des déterminants tels que la précarité, le faible revenu, les mauvaises conditions de vie, de travail et d’habitat, le surpeuplement, la malnutrition, la pollution, le tabagisme, l’éthylisme et l’usage de drogues, elle touche surtout les grandes agglomérations urbaines et suburbaines, les établissements pénitentiaires et certaines communautés particulièrement vulnérables. Lors de la réunion de haut niveau tenue en marge de la 73ème Assemblée Générale des Nations Unies le 26 septembre 2018, le Maroc a réitéré son engagement fort à adhérer, de manière effective, à la dynamique internationale d’élimination de la tuberculose à l’horizon 2030.
Cet engagement s’est traduit par l’adoption du pays, le 10 octobre 2018, d’une déclaration politique intergouvernementale qui porte sur l’accélération urgente des « actions, investissements, et innovations collectifs à l’échelle nationale et mondiale pour lutter contre cette maladie évitable et traitable » et qui affirme que « la pauvreté, l’inégalité entre les sexes, la vulnérabilité, la discrimination et la marginalisation multiplient à tel point les risques de contracter la tuberculose et ses effets dévastateurs, que cette maladie requiert une réponse globale qui agisse sur les déterminants sociaux et économiques de l’épidémie et assure la protection et la réalisation des droits de l’Homme et de la dignité de toutes les personnes ».
Suite à l’adoption de la déclaration politique issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies consacrée à la tuberculose, le Conseil du Gouvernement du 25 octobre 2018 a examiné les modalités de lutte contre cette maladie ainsi que les efforts à mettre en œuvre pour pouvoir l’éliminer au niveau national. Une rencontre nationale s’est tenue le 25 Mars 2019 lors de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, pour préparer un plan multisectoriel avec un cadre de redevabilité en matière de la lutte contre la tuberculose.
Cette dynamique a été répercutée sur l’extension du plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023, qui a renforcé la dimension multisectorielle en intégrant cette aspect de la déclaration politique intergouvernementale à développer dans le pays. A cet effet, le Programme national de Prévention et de Lutte Anti Tuberculeuse, prévoit de recruter un consultant national et un consultant international pour une assistance technique en la matière.
Objectif général :
Elaborer un document national sur l’approche multisectorielle pour la lutte antituberculeuse détaillant les engagements de l’ensemble des secteurs impliqués dans la LAT.
Objectifs spécifiques de la consultation :
- Développer un cadre de responsabilisation multisectoriel pour mettre fin à la tuberculose au Maroc à l’horizon de 2030,
- Elaborer un plan d’action pour décliner le cadre de responsabilisation susmentionné,
- Mettre en place une charte nationale pour entériner l’engagement de l’ensemble des parties prenantes.