Le Ministère de la Santé a fixé parmi les priorités du plan santé 2025 et du Plan Stratégique National (PSN) pour la lutte contre le sida l’élimination de la transmission mèreenfant du VIH et de la Syphilis congénitale (SC). Ceci en conformité avec les objectifs de développement durable (ODD) et de la Déclaration Politique des Nations Unies sur le VIHSida de 2016 pour l’accélération de la riposte et mettre fin à l’épidémie en 2030.
A cet effet, le PSN a fixé un ensemble d’objectifs spécifiques déclinés en interventions bien définies dans le document de « la feuille de route pour l’élimination de la transmission mère enfant du VIH et de la syphilis congénitale (eTME) » à réaliser avec l’appui du Fonds mondial et de l’ONUSIDA.
Ces objectifs sont :(i) la sensibilisation de 100% des femmes en âge de procréer ; (ii) le dépistage de 95% des femmes enceintes pour le VIH et la syphilis ; (iii) le traitement de 100% des femmes dépistées positives pour la syphilis ; (iv) le traitement antirétroviral chez 95% des femmes dépistées VIH positives ; (v) la prophylaxie par les ARV au profit de 100% des nourrissons nés de mère VIH positive ; (vi) le maintien dans le système de soins et une bonne observance du traitement de 95% des femmes vivant avec le VIH et de leurs enfants.
La mise en œuvre de la feuille de route eTME a été initiée. Elle vise la mobilisation des décideurs et la responsabilisation des Directions régionales de la Santé (DRS) et des professionnels de santé, l’implication des acteurs communautaires et du secteur privé. Des cibles de dépistage ont été fixées à l’échelle provinciale et pour tout le territoire national. La couverture par la pTME des femmes enceintes vivant avec le VIH a atteint un taux de 71% en 2019.
Cependant, plusieurs obstacles persistent, notamment une couverture faible et hétérogène du dépistage dans les consultations prénatales (CPN), des lacunes dans le système d’information de manière générale et le manque de données du secteur privé, l’insuffisance de l’intégration dans le suivi des grossesses et des accouchements. La grande majorité des nouveaux cas d’infection diagnostiqués chez des enfants sont effectués à des stades tardifs. Des efforts importants restent donc à déployer pour atteindre les objectifs fixés pour la certification par l’OMS2 notamment pour résorber les retards accusés en 2020 à cause de la pandémie de la Covid-19.
Dans ce cadre, le Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) en collaboration avec la Direction de la population et avec l’appui du Fonds mondial, de l’ONUSIDA et de l’OMS, prévoit de lancer une consultation internationale pour l’accompagner dans le processus de préparation à la certification de l’eTME au Maroc