La stigmatisation et la discrimination liées au VIH sont un traitement inéquitable et injuste infligé à une personne ou à un groupe de personnes sur la base de leur statut VIH supposé ou réel. Elles représentent une menace significative face aux droits fondamentaux de la personne et constituent ainsi des obstacles persistants à la lutte contre l’épidémie de sida, limitant l’accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement pour les personnes les plus à risque d’infection.
Les contextes dans lesquels la stigmatisation et la discrimination se produisent vont audelà du secteur de la santé pour s’étendre aux secteurs de l’éducation, le milieu professionnel, le système judiciaire, les familles et les communautés, ainsi que les contextes d’urgence et humanitaires.
La lutte contre la stigmatisation et la discrimination constitue aussi un axe stratégique principal du Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH/Sida –d’extension 2023. De plus, le Maroc met en œuvre la 2ème Stratégie Nationale sur les Droits Humains et le VIH-sida 2017- 2021 en collaboration avec le conseil National des Droits de l’Homme avec l’appui du Fonds Mondial et de l’ONUSIDA visant à disposer d’un cadre de programmation cohérent pour mettre en œuvre une riposte efficace au VIH/sida en atténuant la discrimination et en favorisant la promotion, la protection des droits de l’homme. Dans ce cadre de nombreuses actions ont été menées par le ministère de la Santé et les organisations de la société civile notamment une campagne de communication, l’élaboration d’outils et les journées de plaidoyer et de sensibilisation. La revue genre de la riposte au VIH (2019/2020) a aussi souligné l’importance d’une approche globale intégrant l’ensemble des besoins de la population clé en matière de santé et de droits et a recommandé la nécessite de documenter de manière régulière les progrès réalisés dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination notamment à travers la conduite d’une nouvelle étude Stigma Index.
En 2016, le Maroc a conduit la 1ère étude Stigma Index, qui a pu documenter les expériences de discriminations et la stigmatisation vécues par les personnes vivant avec le VIH(PVVIH). Le Maroc a ainsi été parmi les premiers pays de la région à avoir mis en place cet outil, recommandé par l’ONUSIDA et basée sur un protocole validé à l’échelle internationale.
Les principaux résultats de cette étude ont montré que les PVVIH et les populations clés font face à une forte stigmatisation et subissent souvent une discrimination en milieu institutionnel de soins, d’éducation et d’emploi : Parmi les PVVIH qui ont été exclus au moins une fois durant les 12 derniers mois, 42,4% ont rapporté que c’était à cause de leur statut sérologique. Ils ont expliqué que cette stigmatisation est due à la peur de la maladie et l’ignorance des modes de transmission du VIH par le grand public. L’évaluation de l’autostigmatisation ou la stigmatisation interne montre que Les PVVIH au Maroc ont un taux d’autostigmatisation Important et les participants rapportent des taux élevés de sentiments négatifs, notamment la honte (62%), le sentiment de culpabilité (64%) voir même penser à se suicider (21.4%).
Ainsi, et afin de documenter les changements en matière de stigmatisation et de discrimination, le Ministère de la Santé projette de lancer la 2ème étude Stigma Index 2021 en utilisant les protocoles et outils mis à jour par l’ONUSIDA (stigma index 2.0).